Pardon les filles togolaises, gardez votre teint choco

Camih Gantin avant son élection en 2012

C’est parce que j’ai été choqué par l’apparition de Miss Togo 2012, Camih Epiphanie Gantin à l’élection de celle qui lui succèdera que j’écris ce billet. Dans la panoplie de miss (Miss Ghana, Miss Bénin, 1^ère dauphine Miss Côte d’Ivoire, Miss Gabon) qui était là, la notre se démarquait par une singularité, la couleur de sa peau.

A son élection, c’était une belle « go choco »  comme on dit chez moi. Teint café au lait, à me faire pâlir de jalousie. Mais récemment j’étais au #TGunseen, au lancement de la nouvelle collection de Vlisco, quand on annonça l’arrivée imminente de miss Togo 2012, GANTIN Camih Epiphanie. Quand elle est entrée dans la salle, je ne croyais plus mes yeux. Elle était jaune, je dis bien jaune. Je croyais juste que c’est parce que j’étais occupée par mon livetweet que le mauvais état de la connexion internet rendait pénible.

Mais samedi dernier, rebelote, je l’ai revu. Là je me suis demandée de quelle couleur était notre miss. Elle n’avait plus un teint noir, elle n’avait pas le teint « café au lait » que le lui connaissais ; elle n’était pas non plus de teint clair, elle avait tout simplement jauni. Je dis bien jaune. Je me suis même amusée à la comparer aux couleurs des murs de ma nouvelle maison ou à une chinoise.

Miss Togo 2012 lors des régionales de la Savane

Mais elle n’est pas la seule. En jetant un coup d’œil dans les candidates de Miss Togo 2013, je tombe sur un visage qui m’est familier. La candidate numéro 11. La belle fille au teint noir que je connaissais dans mon quartier est devenue « Da Yovo ». Le canon de beauté au Togo se résument-il seulement aux filles au teint clair? Miss Togo encourage-t-il la « dépigmentation » ? Ce n’est pas sur mais à voir l’état de notre dernière miss et de certaines candidates, on dirait que le phénomène ne choque personne.

A chaque fois que j’ai voulu savoir où elles se procuraient ces produits, un nom me revient sans cesse :

Merci qui ?

Merci à l’institut Eva Hollor, me dit-on. C’est ce centre qui proposerait le remède miracle. Contre 2 injections de je ne sais quoi annuellement, on a un teint d’or. Mais quelles sont les conséquences de cette piqure ? Cette substance est-elle légale ? Et pourquoi les autorités sanitaires se taisent ?

Je décide d’appeler l’institut Eva Hollor. Il faut que j’en ai le coeur net. Mais il est 23h, j’attends que le soleil se lève pour que je passe le coup de fil. La fille que j’ai au bout du fil ne me dit rien qui puissent m’avancer dans mes interrogations. Mais je m’interroge sur le contenu de la substance utilisée et ses effets à long terme. Quand j’aurai réussi à savoir ce qu’elle contient, on en reparle…

Bref, quand à ce qui me concerne, j’aime mon teint noir et ciré. Mais de grâce mesdemoiselles, gardez votre teint naturel, sinon… dans 10 ou 15 ans, on en reparle…